Archives de la catégorie ‘Calédonie’

Finies les vacances

jeudi, 27 mars 2014

Bouh! Les dix semaines de vacances s’achèvent !
En préparant mon sac à dos pour le retour vers des cieux gris clair ou gris foncé, je me suis décidée à jeter certains accessoires qui ont aussi fait le séjour au Bénin l’an passé.: mes sandales, une tunique totalement délavée, des chaussettes rougies par la terre du sud et impossibles à blanchir….

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J’ai aussi replié les cartes de Lifou et de la Nouvelle Calédonie, mais je les ramène avec moi pour mieux suivre les prochaines sorties festives de Sami et José.
Quant à ma besace, elle aussi a fait son temps et sera remisée, à notre retour at home.

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SNIF!
Mais cette expérience inédite de longues vacances sera à renouveler, c’est sûr ! A moi de m’organiser en conséquence pour que ça soit compatible avec mes obligations professionnelles!!!

Nous avons franchi la barrière...

Nous avons franchi la barrière…

Nakamal et kava

mercredi, 26 mars 2014

Dernière soirée, les garçons ont tenu à ce que nous découvrions un nakamal, pour y boire le kava (nous n’avions pas pu y aller à Lifou).
Le kava est une boisson traditionnelle, très répandue dans les îles du Pacifique : elle a une place particulière dans la coutume mélanésienne, sa consommation est considérée comme un acte social, les gens se retrouvent le soir autour d’un récipient contenant un liquide blanchâtre. On prélève une louchée, versée au client dans une demi noix de coco.

Le boss du nakamal arrête sa belote pour faire le service

Le boss du nakamal arrête sa belote pour faire le service

Wikipedia nous dit : « Le rhizome du kava possède des propriétés anesthésiantes, myorelaxantes, stimulantes et euphorisantes ; un effet anti-dépresseur a été mis en évidence récemment. Le kava est aussi un diurétique. Il est hypnotique à fortes doses ». J’ai lu qu’il était parfois utilisé en médecine comme anti-stress, mais est interdit en France et ailleurs.
Cette racine est traditionnellement mâchée, mais elle est maintenant plus souvent pilée ou réduite industriellement en poudre.

Une table du nakamal

Une table du nakamal

Le nakamal est un « débit de kava », autorisé par la loi en Calédonie, ouverture de 17h à 22h. Les gens s’y rendent après le travail, l’ambiance y est très calme, bruit et violence n’y sont pas admis, pas d’alcool ni d’herbe autorisés, on n’y vend que du Kava. C’est 100F la petite bolée, et c’est en général un moment de partage, on ne vient pas trop pour boire son kava dans son coin après le turbin.
C’était à Nouville, derrière le port de commerce de Nouméa, nous avons vu là quelques uns de ces « squats », un habitat « spontané » où l’on trouve justement plusieurs de ces nakamals, les clients venant de la ville étant aussi nombreux que les habitants de ces maisons de tôles. Le cadre est là encore très agréable, sans construction qui réussisse à s’installer et défigurer le bord de mer. Sans doute des terres coutumières.
Ca s’avale cul-sec tout en gardant quelques gouttes que l’on répandra au sol pour les esprits des ancêtres. Un petit goût amer, il est prévu d’ailleurs que l’on se rince la bouche au robinet voisin. Et quelques picotements qui subsistent sur les lèvres.

Pas le plus moche de la collection...

Pas le plus moche de la collection…

Nous avons pu boire nos quelques bolées de kava, tout en regardant un dernier coucher de soleil.
Demain, lever à 5h 30, nous partons pour 49h de voyage, 25 de vol et 24 d’aéroport!

La flèche faîtière

mercredi, 26 mars 2014

En principe, au sommet de chaque case traditionnelle ronde se dresse une flèche faîtière faite de bois sculpté. Je dis  en principe, car au début du séjour, trouvant cela beau et intéressant, je m’étais promis de faire un article là-dessus avec des photos des plus belles. Malheureusement, j’en ai vu très peu alors que j’étais tout le temps à l’affût ! P1060187_1

L’exposition « Kanak. L’Art est une Parole » que nous avons visitée en fin de séjour nous a donné quelques explications sur le nombre réduit des flèches faîtières que nous avons vues. Il semble que lors de cérémonies funéraires importantes celles-ci puissent être partiellement ou totalement détruites.

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Ces flèches sont considérées comme faisant partie de la richesse et de la culture kanak. C’est pourquoi c’est l’une d’elle qui illustre l’affiche de l’expo précitée. La flèche est composée de trois parties: la sculpture centrale, une aiguille sommitale et un pied qui permet de l’enfoncer au sommet de la toiture. Des coquillages, des conques, étaient souvent insérés dans la partie supérieure ; une des conques de la flèche conservait les plantes magiques, protectrices du séjour paisible des occupants. P1060124_1

Cette sculpture est si liée à la tradition qu’elle occupe aussi le centre du drapeau kanak. Parfois, la flèche est conservée non pas au sommet du toit,  mais dans la salle de tables d’hôtes par exemple.P1060790_1

Faire la coutume

mercredi, 26 mars 2014

Ici, comme ailleurs, quand on arrive quelque part, il y a des codes sociaux, des gestes à faire ou ne pas faire.
En Nouvelle Calédonie, « faire la coutume » englobe ces codes et manières de vivre.
Par exemple, si je veux accéder à une plage ou une grotte non ouvertes au tourisme, je dois me présenter à la chefferie du village pour demander l’autorisation au grand chef ou au petit chef.

Il est écrit : Grande Chefferie de Wetr (Wetch en Lifou)

Il est écrit : Grande Chefferie de Wetr (Wetch en Lifou)

Je peux aussi souhaiter le rencontrer pour connaître le village, son histoire, ses usages…
Dans les deux cas, il y a un protocole à respecter; il s’agit d’abord de lui exposer l’objet de ma visite, de marquer mon salut et mon respect de la hiérarchie de la chefferie par un cadeau. Un manou (= le paréo calédonien), un coupon de tissu, de la nourriture, du tabac, de l’argent… Tous ces produits locaux ou bien des produits de ma région sont bienvenus.
Le chef fait un discours d’accueil pendant lequel il est recommandé de ne pas l’interrompre. A mon don, il répond par un contre-don, en me permettant d’accéder à des informations, des lieux ou des personnes.

Le mode de vie calédonien repose sur la tribu; le chef en est le première représentant. Être grand chef d’un district se transmet de père en fils; les petits chefs de ce district sont désignés par le Grand chef. Sur l’île de Lifou, il y a 3 districts.
Sur le conseil de Pascal, le proprio de notre gîte, nous avons voulu rencontrer le chef mais celui-ci est mort il y a peu et la date de prise de fonction de son fils n’est pas encore fixée. C’est donc un homme d’église (= le voisin du chef et autre représentant de la population) qui nous a accueillis, a accepté nos dons et nous a fait visiter la case de la chefferie

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Les dons sont ensuite répartis par le chef, selon la hiérarchie et l’organisation propres à la tribu.

Le pouvoir du chef existe en parallèle à celui du maire de la commune. Leurs pouvoirs respectifs sont bien identifiés et pris en compte par la population.
Dans nos échanges avec nos hôtes, nous avons bien souvent entendu parler du chef, mais pas du maire.

Dans toutes les tribus, la chefferie est située à proximité d’une école, un temple ou une chapelle.

La case de la grande chefferie

La case de la grande chefferie

Une grande case ronde à 2 entrées est le lieu d’exercice; le chef entre par une porte et les habitants par une autre. Deux appliques de portes de case encadrent les entrées ; elles sont en bois de houp bien souvent et sculptées de figures traditionnelles.

Applique de porte (Expo Kanak)

Applique de porte (Expo Kanak)

Des nattes recouvrent le sol où tous s’assoient par terre. Entre le pilier central et les portes, un espace est réservé au feu.
Ici aussi, les esprits des ancêtres sont salués et sollicités. Le grand chef, aidé du conseil des anciens, prononce ses décisions. L’accord du chef est par exemple requis pour le mariage de deux jeunes adultes du village; c’est ensuite seulement qu’ils iront voir monsieur le maire.

Le pilier central de la case de la chefferie est en bois de gaïac, de même que les piliers qui supportent la toiture faite de bottes séchées d’une longue herbe endémique, de même aussi que la clôture qui délimite le terrain. La pelouse est nickel; les taches d’entretien de la case et ses abords  sont reparties entre les membres de la tribu.

La coutume recouvre un vaste champ relatif à des actes ou décisions très importants ou à des événements du quotidien: geste coutumier, droit coutumier, chemin coutumier.
La tradition est très présente et essentiellement orale.

Outremer et statut particulier

mercredi, 26 mars 2014

A Nouméa, plus de la moitié de la population a moins de 30 ans. La ville attire beaucoup de jeunes français, dont nous avons rencontré un petit échantillon autour de Sam et José. Une partie d’entre eux bénéficie de conditions de salaires avantageuses, 50% de mieux à plus de 250000 FCP/mois, c’est-à-dire 2200€. Les petites communautés, la colocation permettent à ceux-là de s’offrir des loisirs qui paraissent extraordinaires, ils estiment leur vie beaucoup plus facile qu’en France, même s’ils travaillent 39h/semaine et que le coût de la vie est très élevé en Nouvelle Calédonie (loyer, nourriture, transports, services etc.).
D’autres sont moins bien lotis, car le salaire minimum est proche de celui de la France, et qu’il devient alors difficile de remplir son garde-manger. Une idée du salaire  moyen : un soudeur touche environ 192 935 CFP soit 1 617 euros, un technicien de bureau (dessinateur, projeteur exp. 5ans) 180 000 CFP, soit environ 1 508 euros; 39 h/semaine, 169 h/mois, mais les charges sociales sont de 12% du salaire, et le taux d’imposition très faible.
Certains de ces jeunes actifs sont « patentés », et sont alors embauchés en sous-traitance comme travailleurs indépendants : ils facturent leurs heures de travail à un patron, souvent sur le chantier de Goro, l’usine de nickel. Ils s’en sortent bien mieux, mais ce sont surtout des Zoreilles, les Mélanésiens eux sont souvent mal payés…
Pourtant, il semble qu’il existe aussi une population à fort pouvoir d’achat, à voir les propriétés à et autour de Nouméa, les bateaux de la marina et les véhicules haut de gamme.L’économie en Nouvelle-Calédonie repose sur 3 secteurs :
le Nickel, les Commerces et Services, le BTP
Comment expliquer ce niveau de vie apparemment assez élevé? il n’y a pas de pétrole ici, le nickel et les autres minerais n’ont pas apporté la prospérité.

Nous n’avons pas visité la Province Nord, sinon la partie limitrophe, nous le regrettons vraiment, car les paysages, les modes de vie sont encore très différents. Et l’on aurait peut-être pu mieux mesurer l’impact de la création de ces 3 Provinces.
Depuis 1988, l’état français a procédé au transfert progressif des compétences de l’Etat vers la Nouvelle-Calédonie.
Il faudra attendre le référendum d’auto-détermination entre 2014 et 2018 pour connaître les aspirations de la population (sont exclus du vote les arrivants postérieurs à 1988), sachant que les positions radicales ne sont surement pas partagées par la plupart.
Comme on nous l’a dit : « Ni Français, ni Kanak, mais rester comme maintenant! ».
Ce statut particulier a un coût, est-ce imaginable, possible, juste de poursuivre ainsi?

Vive la vie??

mercredi, 26 mars 2014

Un sentiment de vie cool, de proximité avec la nature et de liberté. Il résulte peut-être du fait qu’on se sent « moins fliqué » ici, comme s’il y avait moins d’interdits et en tous cas moins de contrôle. Comme si les grands espaces, la nature luxuriante et généreuse permettaient à chacun de trouver place.

Comme si les bonjours, saluts et sourires, y compris entre automobilistes, d’un bout à l’autre de l’île étaient la preuve d’une grande convivialité. Comme si le soleil, la douce température, la beauté des sites dont plusieurs sont classés au patrimoine de l’UNESCO offraient un cadre de vie qui ne laisse pas de place au stress.

Avant d’y débarquer, nous savions que la vie en Nouvelle Calédonie était très chère. Ayant vécu 3 ans en Polynésie, nous pensions avoir parfaitement conscience de ce que cela pouvait représenter.

Pas trop de stress...

Pas trop de stress…

Il n’empêche que chaque jour on se dit: « Qu’est-ce que c’est cher! » On a l’impression que les billets de 10 000FCP (= 80€) s’envolent, sans que nous fassions du tourisme de luxe; nous avons en effet passé 4 nuits au camping avec repas préparé au feu de bois, 4 autres nuits en gîte dans une case et le reste à l’appart’ des garçons.
Pourtant, 15 jours ici = 2 mois en Asie, en termes de coût.
Chaque jour, on se demande comment toute la population locale a les moyens de vivre là!

Sam et Stéphanie, à Lifou

Sam et Stéphanie, à Lifou

Sami et José se sont fait un réseau de potes qui sont en très grande majorité des Métropolitains comme eux et qui ne s’imaginent pas trop rentrer en Métropole. Ils ont tous le sentiment de vivre mieux ici, même si le coût de la vie est très élevé.
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Ici, ils s’offrent très régulièrement des week ends sur les îlots, en bord de mer ou de rivière; ce qui leur serait impossible en France.

Le bois pour le feu, pas vraiment une corvée...

Le bois pour le feu, pas vraiment une corvée…

La beauté et la variété des sites, la nature préservée et l’absence de pollution, le camping et la possibilité de faire des feux de bois partout, la vie en short et T shirt…… autant de raisons qu’ils évoquent pour dire qu’ils se sentent bien ici.

C'était comment déjà la vie avant?

C’était comment déjà la vie avant?

Il est vrai que les photos et vidéos que Sami et José nous envoyaient et ce qu’on a vu ici font rêver et penser aux pubs fraîches, joyeuses et dynamiques d’Hollywood chewing gum!

Le paradis n’existe pas. Quelques nuages obscurcissent tout de même la belle image.

      Les cambriolages des maisons, y compris en journée quand les habitants sont là.

 

      Une potentielle violence chez les jeunes mélanésiens sous emprise d’alcool, les soirs de fête et des menaces proférées aux Zoreilles; il y a des restes de l’histoire et des méfaits coloniaux qui représentent manifestement des plaies mal cicatrisées.

 

      Un taux d’accidentologie très élevé, dû aussi à l’alcool au volant semble-t-il.

 

    Une hygiène de vie et une alimentation qui posent des problèmes sanitaires; un nombre important de Mélanésiens sont en surpoids.

Nouméa, blanche ou pas?

mercredi, 26 mars 2014

Nouméa est appelée Nouméa la Blanche. C’est une ville qui ressemble à celles du sud de la France, avec ses longues promenades qui longent les plages, avec ses marinas qui se succèdent, avec ses hôtels, restaus et bars branchés ou pour touristes.
Les rues du centre ville sont animées comme celles d’une ville moyenne; ce n’est pas la foule; il y a plein de petits commerces et de jolies boutiques.
Mes sandales de rando menaçaient très sérieusement de rendre l’âme et me faisaient un peu honte ici! Nous avons donc entrepris de les remplacer samedi après-midi.

Elles resteront de ce côté de la planète...

Elles resteront de ce côté de la planète…

Impossible de trouver des sandales de marche avec velcro. Par contre, les commerçantes des 6 ou 7 boutiques où nous sommes entrés ont été très accueillantes et sympathiques; elles m’ont toutes orientées vers tel ou tel magasin concurrent qui aurait peut-être chaussure à mon pied!
Il a un peu plu sur Nouméa ce samedi après-midi et nous marchions tous les deux sous la pluie alors que la plupart des autres passants s’abritaient sous les auvents des magasins. C’était drôle de voir comment ils semblaient tous frigorifiés!
Nous avons déniché un petit bistrot, entre le quartier chinois et la gare de bus. Il nous a semblé ensuite que nous nous étions glissés derrière un client, car nous avons vu que le loquet de la porte était débloqué à chaque nouvelle entrée. Accueil chaleureux, des voisins, de la patronne aussi. Nous n’avons pas tout compris, car une femme est venue nous saluer lorsque nous buvions notre bière. Les clients, tous Mélanésiens, achètent la pression au litre, et se partagent la chope…

L’accueil en tribu

mercredi, 26 mars 2014

L’accueil en tribu. Dès le lendemain de notre arrivée, Sami et José nous ont emmenés camper « en tribu ». Cette expression m’a aussitôt laissé imaginer la vie au sein d’un village auprès de la population locale regroupée dans des cases proches, un peu comme dans les villages africains.
Mais ce n’est pas du tout ça. L’accueil en tribu signifie qu’on est hébergé chez l’habitant, dans une case. Mais cela ne signifie pas du tout vivre dans le village ou un hameau car l’habitat est très dispersé. L’habitat en brousse comprend en général la traditionnelle case ronde au toit végétal et une habitation de type plus récent en béton et et au toit en tôle ondulée.
Même si cet les maisons ne sont pas proches les unes des autres, il n’en demeure pas moins que ça reste clanique et très communautaire, d’où l’appellation de tribu.

2 bungalows dans les avocatiers et cocotiers

2 bungalows dans les avocatiers et cocotiers

Hormis à Nouméa, il nous semble que le tourisme se fait essentiellement en tribu, comme on dit ici.
Sauf à la capitale, nous n’avons vu nulle part de grand hôtel à plusieurs étages sur un bord de mer, ou avec plusieurs bungalows sur pilotis, comme en Polynésie française. Cela existe peut-être, mais nous n’en avons pas vu dans les différents lieux que nous avons visité, sur la Grande-Terre ou à Lifou. Après vérification auprès de nos représentants locaux, dignes de fois, ça existe, en quelques rares exemplaires.

Le repos des spéléos, boisson fraîche avant le repas, chez Jeanne.

Le repos des spéléos, boisson fraîche avant le repas, chez Jeanne.


L’accueil en tribu est familial et propose bungalows plus ou moins équipés ou campings. Outre l’hébergement, la table d’hôtes est aussi souvent proposée, basée sur des recettes locales et confectionnée avec des produits locaux. Nous y avons par exemple, essentiellement mangé du poisson frais. C’est un compromis entre gîte et chambre d’hôte (ou homestay…)

Habitat en Calédonie

mercredi, 26 mars 2014

Que ce soit sur la Grande-Terre ou sur l’île de Lifou, je suis très impressionnée par le nombre réduit d’habitants et l’habitat dispersé. On a régulièrement le sentiment d’être quasi seuls au monde ici, dès qu’on s’éloigne un peu de Nouméa bien sûr. Mais même en ville, on ne se croirait vraiment pas dans une ville à peu près grande comme Brest.
En brousse ou en bord de mer, le sentiment d’isolement est peut-être aussi dû au fait que les abords des propriétés, dans les tribus, sont très végétalisés: haies fleuries, arbres fruitiers, grands arbres ombrageux….
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Les maisons des Mélanésiens et des Calédoniens sont de plain pied, ce qui facilite aussi leur intégration dans le paysage.
Je ne sais pas si c’est pour mieux s’intégrer dans le paysage qu’à Lifou, un nombre très important de maisons est fait de tôles ou toitures bleu turquoise ou vert émeraude.
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Toute cette verdure mais aussi cet habitat dispersé et discret accroissent le sentiment de calme et de quiétude que nous avons éprouvé tout au long de notre séjour ici.

Les espaces publics urbains ou campagnards sont aménagés (écoles, collèges, mairies, gymnases, places de marché, routes…). Et ces constructions semblent toutes récentes et proprettes. Je n’ai pas vu de quartiers faits de maisons en tôles rouillées ou d’habitat dégradé. C’est un peu comme si tout venait d’être construit récemment.
Sami et José et leurs copains nous disent que si on allait regarder de plus près dans les fossés et dans des endroits reculés, on verrait des sacs en plastique et des cannettes vides, des vieilles machines à laver ou des voitures abandonnées.
Ils nous disent aussi qu’il y a des squats et des quartiers pauvres à Nouméa; Les squats n’ont pas le même sens qu’en Métropole puisque ce sont des maisons faites par les locaux, de façon un peu sauvage et non pas des lieux vides occupés par des personnes qui n’en sont pas propriétaires.
A nous, tout nous a semblé plutôt propre et aménagé.

Endemiques contre invasifs

mercredi, 26 mars 2014

Le Caillou était auparavant un plus gros rocher, inclus dans un continent qui englobait Australie et Antarctique (le Gondwana, déjà cité).

Sa séparation de ces plaques, suivie de mouvements et déplacements très particuliers (enfoncement sous une plaque, puis « remontée = obduction), tout ceci l’a isolé, et a aussi créé un sol et sous-sol original, très riche en minéraux : la faune et la flore ont du s’adapter et gardent de nombreux souvenirs de cette histoire, de nombreuses espèces n’existent qu’ici, et même parfois que dans une petite région du Territoire.

Ce lichen est en fait l'association d'un champignon et d'une algue.

Ce lichen est en fait l’association d’un champignon et d’une algue.

La colonisation a malheureusement fait pas mal de dégâts parmi la végétation originelle, du fait de l’exploitation minière et forestière..

Maquis minier, près de la cascade de la Madeleine

Maquis minier, près de la cascade de la Madeleine, plus de 90% de ces plantes n’existent qu’ici!

Ces plantes endémiques sont aussi menacées par des étrangères, apportées par des bateaux, ou parfois pour embellir les jardins. Certaines de ces espèces nouvelles sont invasives, et supplantent la flore indigène.
Il en est de même pour les animaux. Plusieurs ont disparu au début de la colonisation, le Cagou, emblème « animal » de la Calédonie, est protégé, malheureusement ce gros oiseau ne vole pas, et est peu craintif : proie facile pour les chiens et cochons sauvages.

Le cagou, un peu méfiant quand même!

Le cagou, un peu méfiant quand même!

A Lifou, on nous a beaucoup parlé de 2 autres ennemis, arrivés sur l’île il y a une vingtaine d’années : la guêpe jaune, ennemie des plants de vanille, et des potagers, et surtout la fourmi électrique. Les explications quant aux causes de ces 2 invasions divergent parfois fortement. Elles ont aussi eu lieu sur la grande Terre. Plusieurs personnes nous ont par exemple expliqué que dans leur jeunesse, elles allaient jouer, ramasser des fruits dans la forêt.
Maintenant, il faut se garder de toucher les arbres, de s’y appuyer : ces minuscules fourmis sont partout, s’attaquent aux autres habitants de la forêt, leur piqûre est douloureuse et peut même provoquer la cécité. Le paradis a maintenant ses démons…

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