Archives de la catégorie ‘coutumes’

Nakamal et kava

mercredi, 26 mars 2014

Dernière soirée, les garçons ont tenu à ce que nous découvrions un nakamal, pour y boire le kava (nous n’avions pas pu y aller à Lifou).
Le kava est une boisson traditionnelle, très répandue dans les îles du Pacifique : elle a une place particulière dans la coutume mélanésienne, sa consommation est considérée comme un acte social, les gens se retrouvent le soir autour d’un récipient contenant un liquide blanchâtre. On prélève une louchée, versée au client dans une demi noix de coco.

Le boss du nakamal arrête sa belote pour faire le service

Le boss du nakamal arrête sa belote pour faire le service

Wikipedia nous dit : « Le rhizome du kava possède des propriétés anesthésiantes, myorelaxantes, stimulantes et euphorisantes ; un effet anti-dépresseur a été mis en évidence récemment. Le kava est aussi un diurétique. Il est hypnotique à fortes doses ». J’ai lu qu’il était parfois utilisé en médecine comme anti-stress, mais est interdit en France et ailleurs.
Cette racine est traditionnellement mâchée, mais elle est maintenant plus souvent pilée ou réduite industriellement en poudre.

Une table du nakamal

Une table du nakamal

Le nakamal est un « débit de kava », autorisé par la loi en Calédonie, ouverture de 17h à 22h. Les gens s’y rendent après le travail, l’ambiance y est très calme, bruit et violence n’y sont pas admis, pas d’alcool ni d’herbe autorisés, on n’y vend que du Kava. C’est 100F la petite bolée, et c’est en général un moment de partage, on ne vient pas trop pour boire son kava dans son coin après le turbin.
C’était à Nouville, derrière le port de commerce de Nouméa, nous avons vu là quelques uns de ces « squats », un habitat « spontané » où l’on trouve justement plusieurs de ces nakamals, les clients venant de la ville étant aussi nombreux que les habitants de ces maisons de tôles. Le cadre est là encore très agréable, sans construction qui réussisse à s’installer et défigurer le bord de mer. Sans doute des terres coutumières.
Ca s’avale cul-sec tout en gardant quelques gouttes que l’on répandra au sol pour les esprits des ancêtres. Un petit goût amer, il est prévu d’ailleurs que l’on se rince la bouche au robinet voisin. Et quelques picotements qui subsistent sur les lèvres.

Pas le plus moche de la collection...

Pas le plus moche de la collection…

Nous avons pu boire nos quelques bolées de kava, tout en regardant un dernier coucher de soleil.
Demain, lever à 5h 30, nous partons pour 49h de voyage, 25 de vol et 24 d’aéroport!

La flèche faîtière

mercredi, 26 mars 2014

En principe, au sommet de chaque case traditionnelle ronde se dresse une flèche faîtière faite de bois sculpté. Je dis  en principe, car au début du séjour, trouvant cela beau et intéressant, je m’étais promis de faire un article là-dessus avec des photos des plus belles. Malheureusement, j’en ai vu très peu alors que j’étais tout le temps à l’affût ! P1060187_1

L’exposition « Kanak. L’Art est une Parole » que nous avons visitée en fin de séjour nous a donné quelques explications sur le nombre réduit des flèches faîtières que nous avons vues. Il semble que lors de cérémonies funéraires importantes celles-ci puissent être partiellement ou totalement détruites.

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Ces flèches sont considérées comme faisant partie de la richesse et de la culture kanak. C’est pourquoi c’est l’une d’elle qui illustre l’affiche de l’expo précitée. La flèche est composée de trois parties: la sculpture centrale, une aiguille sommitale et un pied qui permet de l’enfoncer au sommet de la toiture. Des coquillages, des conques, étaient souvent insérés dans la partie supérieure ; une des conques de la flèche conservait les plantes magiques, protectrices du séjour paisible des occupants. P1060124_1

Cette sculpture est si liée à la tradition qu’elle occupe aussi le centre du drapeau kanak. Parfois, la flèche est conservée non pas au sommet du toit,  mais dans la salle de tables d’hôtes par exemple.P1060790_1

Faire la coutume

mercredi, 26 mars 2014

Ici, comme ailleurs, quand on arrive quelque part, il y a des codes sociaux, des gestes à faire ou ne pas faire.
En Nouvelle Calédonie, « faire la coutume » englobe ces codes et manières de vivre.
Par exemple, si je veux accéder à une plage ou une grotte non ouvertes au tourisme, je dois me présenter à la chefferie du village pour demander l’autorisation au grand chef ou au petit chef.

Il est écrit : Grande Chefferie de Wetr (Wetch en Lifou)

Il est écrit : Grande Chefferie de Wetr (Wetch en Lifou)

Je peux aussi souhaiter le rencontrer pour connaître le village, son histoire, ses usages…
Dans les deux cas, il y a un protocole à respecter; il s’agit d’abord de lui exposer l’objet de ma visite, de marquer mon salut et mon respect de la hiérarchie de la chefferie par un cadeau. Un manou (= le paréo calédonien), un coupon de tissu, de la nourriture, du tabac, de l’argent… Tous ces produits locaux ou bien des produits de ma région sont bienvenus.
Le chef fait un discours d’accueil pendant lequel il est recommandé de ne pas l’interrompre. A mon don, il répond par un contre-don, en me permettant d’accéder à des informations, des lieux ou des personnes.

Le mode de vie calédonien repose sur la tribu; le chef en est le première représentant. Être grand chef d’un district se transmet de père en fils; les petits chefs de ce district sont désignés par le Grand chef. Sur l’île de Lifou, il y a 3 districts.
Sur le conseil de Pascal, le proprio de notre gîte, nous avons voulu rencontrer le chef mais celui-ci est mort il y a peu et la date de prise de fonction de son fils n’est pas encore fixée. C’est donc un homme d’église (= le voisin du chef et autre représentant de la population) qui nous a accueillis, a accepté nos dons et nous a fait visiter la case de la chefferie

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Les dons sont ensuite répartis par le chef, selon la hiérarchie et l’organisation propres à la tribu.

Le pouvoir du chef existe en parallèle à celui du maire de la commune. Leurs pouvoirs respectifs sont bien identifiés et pris en compte par la population.
Dans nos échanges avec nos hôtes, nous avons bien souvent entendu parler du chef, mais pas du maire.

Dans toutes les tribus, la chefferie est située à proximité d’une école, un temple ou une chapelle.

La case de la grande chefferie

La case de la grande chefferie

Une grande case ronde à 2 entrées est le lieu d’exercice; le chef entre par une porte et les habitants par une autre. Deux appliques de portes de case encadrent les entrées ; elles sont en bois de houp bien souvent et sculptées de figures traditionnelles.

Applique de porte (Expo Kanak)

Applique de porte (Expo Kanak)

Des nattes recouvrent le sol où tous s’assoient par terre. Entre le pilier central et les portes, un espace est réservé au feu.
Ici aussi, les esprits des ancêtres sont salués et sollicités. Le grand chef, aidé du conseil des anciens, prononce ses décisions. L’accord du chef est par exemple requis pour le mariage de deux jeunes adultes du village; c’est ensuite seulement qu’ils iront voir monsieur le maire.

Le pilier central de la case de la chefferie est en bois de gaïac, de même que les piliers qui supportent la toiture faite de bottes séchées d’une longue herbe endémique, de même aussi que la clôture qui délimite le terrain. La pelouse est nickel; les taches d’entretien de la case et ses abords  sont reparties entre les membres de la tribu.

La coutume recouvre un vaste champ relatif à des actes ou décisions très importants ou à des événements du quotidien: geste coutumier, droit coutumier, chemin coutumier.
La tradition est très présente et essentiellement orale.

Nouméa, blanche ou pas?

mercredi, 26 mars 2014

Nouméa est appelée Nouméa la Blanche. C’est une ville qui ressemble à celles du sud de la France, avec ses longues promenades qui longent les plages, avec ses marinas qui se succèdent, avec ses hôtels, restaus et bars branchés ou pour touristes.
Les rues du centre ville sont animées comme celles d’une ville moyenne; ce n’est pas la foule; il y a plein de petits commerces et de jolies boutiques.
Mes sandales de rando menaçaient très sérieusement de rendre l’âme et me faisaient un peu honte ici! Nous avons donc entrepris de les remplacer samedi après-midi.

Elles resteront de ce côté de la planète...

Elles resteront de ce côté de la planète…

Impossible de trouver des sandales de marche avec velcro. Par contre, les commerçantes des 6 ou 7 boutiques où nous sommes entrés ont été très accueillantes et sympathiques; elles m’ont toutes orientées vers tel ou tel magasin concurrent qui aurait peut-être chaussure à mon pied!
Il a un peu plu sur Nouméa ce samedi après-midi et nous marchions tous les deux sous la pluie alors que la plupart des autres passants s’abritaient sous les auvents des magasins. C’était drôle de voir comment ils semblaient tous frigorifiés!
Nous avons déniché un petit bistrot, entre le quartier chinois et la gare de bus. Il nous a semblé ensuite que nous nous étions glissés derrière un client, car nous avons vu que le loquet de la porte était débloqué à chaque nouvelle entrée. Accueil chaleureux, des voisins, de la patronne aussi. Nous n’avons pas tout compris, car une femme est venue nous saluer lorsque nous buvions notre bière. Les clients, tous Mélanésiens, achètent la pression au litre, et se partagent la chope…

L’accueil en tribu

mercredi, 26 mars 2014

L’accueil en tribu. Dès le lendemain de notre arrivée, Sami et José nous ont emmenés camper « en tribu ». Cette expression m’a aussitôt laissé imaginer la vie au sein d’un village auprès de la population locale regroupée dans des cases proches, un peu comme dans les villages africains.
Mais ce n’est pas du tout ça. L’accueil en tribu signifie qu’on est hébergé chez l’habitant, dans une case. Mais cela ne signifie pas du tout vivre dans le village ou un hameau car l’habitat est très dispersé. L’habitat en brousse comprend en général la traditionnelle case ronde au toit végétal et une habitation de type plus récent en béton et et au toit en tôle ondulée.
Même si cet les maisons ne sont pas proches les unes des autres, il n’en demeure pas moins que ça reste clanique et très communautaire, d’où l’appellation de tribu.

2 bungalows dans les avocatiers et cocotiers

2 bungalows dans les avocatiers et cocotiers

Hormis à Nouméa, il nous semble que le tourisme se fait essentiellement en tribu, comme on dit ici.
Sauf à la capitale, nous n’avons vu nulle part de grand hôtel à plusieurs étages sur un bord de mer, ou avec plusieurs bungalows sur pilotis, comme en Polynésie française. Cela existe peut-être, mais nous n’en avons pas vu dans les différents lieux que nous avons visité, sur la Grande-Terre ou à Lifou. Après vérification auprès de nos représentants locaux, dignes de fois, ça existe, en quelques rares exemplaires.

Le repos des spéléos, boisson fraîche avant le repas, chez Jeanne.

Le repos des spéléos, boisson fraîche avant le repas, chez Jeanne.


L’accueil en tribu est familial et propose bungalows plus ou moins équipés ou campings. Outre l’hébergement, la table d’hôtes est aussi souvent proposée, basée sur des recettes locales et confectionnée avec des produits locaux. Nous y avons par exemple, essentiellement mangé du poisson frais. C’est un compromis entre gîte et chambre d’hôte (ou homestay…)

Habitat en Calédonie

mercredi, 26 mars 2014

Que ce soit sur la Grande-Terre ou sur l’île de Lifou, je suis très impressionnée par le nombre réduit d’habitants et l’habitat dispersé. On a régulièrement le sentiment d’être quasi seuls au monde ici, dès qu’on s’éloigne un peu de Nouméa bien sûr. Mais même en ville, on ne se croirait vraiment pas dans une ville à peu près grande comme Brest.
En brousse ou en bord de mer, le sentiment d’isolement est peut-être aussi dû au fait que les abords des propriétés, dans les tribus, sont très végétalisés: haies fleuries, arbres fruitiers, grands arbres ombrageux….
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Les maisons des Mélanésiens et des Calédoniens sont de plain pied, ce qui facilite aussi leur intégration dans le paysage.
Je ne sais pas si c’est pour mieux s’intégrer dans le paysage qu’à Lifou, un nombre très important de maisons est fait de tôles ou toitures bleu turquoise ou vert émeraude.
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Toute cette verdure mais aussi cet habitat dispersé et discret accroissent le sentiment de calme et de quiétude que nous avons éprouvé tout au long de notre séjour ici.

Les espaces publics urbains ou campagnards sont aménagés (écoles, collèges, mairies, gymnases, places de marché, routes…). Et ces constructions semblent toutes récentes et proprettes. Je n’ai pas vu de quartiers faits de maisons en tôles rouillées ou d’habitat dégradé. C’est un peu comme si tout venait d’être construit récemment.
Sami et José et leurs copains nous disent que si on allait regarder de plus près dans les fossés et dans des endroits reculés, on verrait des sacs en plastique et des cannettes vides, des vieilles machines à laver ou des voitures abandonnées.
Ils nous disent aussi qu’il y a des squats et des quartiers pauvres à Nouméa; Les squats n’ont pas le même sens qu’en Métropole puisque ce sont des maisons faites par les locaux, de façon un peu sauvage et non pas des lieux vides occupés par des personnes qui n’en sont pas propriétaires.
A nous, tout nous a semblé plutôt propre et aménagé.

Calédonie et tourisme

mardi, 25 mars 2014

Hier c’était journée d’élections municipales, pas de manifestations particulières.
Les budgets des municipalités et provinces semblent assez conséquents au vu des bâtiments publics et infrastructures collectives.

Massif minier dans le sud; de grands parcs pour le repeuplement.

Massif minier dans le sud; de grands parcs pour le repeuplement (plantes, animaux)

La très faible densité de population, et l’habitat souvent clairsemé nous ont étonnés dès les premiers jours. Les grands élevages, et les communautés tribales exploitant leurs terres peuvent l’expliquer, ainsi que l’importance de Nouméa comme « capitale » au sud.

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Les collines du centre de l’île : pas grand monde à l’horizon!

L’occupation de l’espace est très differente selon les régions et populations : il y a 245000 personnes sur le territoire, dont près de 230000 sur la grande terre. Mais aussi 185000 en province sud contre 45000 au nord. Et comme le grand Nouméa, au sud, représente 165000 personnes (67% du tout), on comprend le déséquilibre !
Le sud a longtemps concentré l’administration, les richesses, les projets économiques. Et les habitants, particulièrement les européens.
Les Mélanésiens (on dit les « Mélas ») ou Kanaks c’est 40% du total, et la grande majorité vit en Province nord ou dans les îles, mais aussi dans le sud. Il y a 30% d’Européens ou Zoreilles pour 5% de Calédoniens (ou Caldoches, descendants des colons, bagnards etc.). Et les Wallisiens et Futuniens (9% quand même!), Asiatiques, Africains du Nord et autres immigrés.

Tribus Mélanésiennes et Calédoniens occupent souvent ces grands espaces :

Le village de Yaté, c'est à droite, au fond...

Le village de Yaté, c’est à droite, au fond…


Fleurs et fruitiers au bord de la route indiquent la présence d’une tribu, les habitations traditionnelles ou non étant cachées dans la végétation, au sein d’une communauté.
De grandes étendues de pâturages, ce sont des Calédoniens, on peut voir des troupeaux de boeufs, des champs, des machines autour de ranchs solitaires ou en petits groupes.

C’est souvent étonnant de découvrir quelques maisons après des kilomètres de zones inhabitées.

Village et tribu de Touaourou : la mission, le terrain de sports et l'école. A gauche se trouvent le marché... et le lagon

Village et tribu de Touaourou : la mission, le terrain de sports et l’école. A gauche se trouvent le marché… et le lagon

Le village proprement dit se réduit parfois aux bâtiments officiels, à la salle de sport ou la médiathèque, l’école, la place du marché, le terrain de foot, 4 ou 5 maisons et puis c’est tout.
Le reste disparait dans la végétation.
Nouméa, ce sont des banlieues bien rangées et qui paraissent plutôt cossues, plusieurs collines d’habitations basses, et un front de mer marinas-hotels-restaus.
Ses habitants se retrouvent le week-end pour faire la fête sur les îlots, se balader et loger dans les campings et bungalows assez nombreux en montagne ou bord de mer.

barbecue à Yaté

Toujours des coins-cuisine, ici au camping. Prévoir allumettes et pain, il n’y a personne…

Il y a des tas d’activités possibles sur le Territoire, beaucoup d’aménagements récents et de qualité : un immense club med sans animateurs? Mais peu de tourisme haut de gamme (quelques resorts dans la brousse, ou des hôtels sur le front de mer). L’hébergement se fait « en tribu », dans des bungalows, cases ou en camping. Il faudra de même rechercher une table d’hôtes pour se restaurer, si l’hébergeur ne le propose pas. La réservation est souvent nécessaire.

Alimentation, table d'hôtes bien cachée!

Alimentation, table d’hôtes bien cachée!

Un mode de tourisme agréable, pour ceux qui ne recherchent pas trop de confort, ni de promiscuité : on est parfois seul dans un camping, au bout du monde, sans même la présence du propriétaire.

Le coût élevé de la vie en général, et celui du voyage en particulier, les transports difficiles si l’on n’a pas de véhicule limitent aussi le nombre de visiteurs!

Calédonie campings

samedi, 15 mars 2014

Arrivée le soir à 18h, par Air Calin (très souriants les stewards et hôtesse, ça va bien avec le nom de la compagnie!).
Sam nous accueille, avec colliers de fleurs et il y a un petit groupe de musique traditionnelle à la sortie : nous sommes bien en Nouvelle Calédonie. arrivee-colliers
Un passage à l’hôpital, avant d’aller à la coloc: José travaille cette nuit.

Il a qd même le sourire!

Il a qd même le sourire!


Nous décidons de partir dès le lendemain, à son retour, pour 3 jours, 2 nuits de camping, tous les 4.
Nos guides nous montrent la baie des tortues, et ses pins colonnaires (emblème végétal de la Nouvelle Calédonie) : il est planté autour de la case du chef, et représente puissance et virilité. On y taille aussi les pirogues.P1060016_1
Première nuit sur la côte ouest, dans la province sud. Le camping est au bord de l’eau, de grands espaces séparés par des arbres, des banians énormes par exemple.
La mer, le lagon... et le vent sont à 20m..

La mer, le lagon… et le vent sont à 20m..


Petit restau et commerce à l’accueil, location de planches etc. Nous sommes à Poe, près de Bourail, terre de cow-boys : les plaines et vallons de bord de mer sont le domaine des boeufs. Beaucoup de Calédoniens (nom donné aux Caldoches, descendants des colons ou bagnards libérés). Un endroit agréable et soigné.
Au matin, retour sur nos pas, puis nous partons vers la gauche pour prendre la route traversière : une route sinueuse, au milieu de collines recouvertes d’une végétation luxuriante. A mi-chemin, nous passons dans la province Nord (où vit la majorité des tribus kanaks).
La deuxième nuit, ce sera en bord de rivière, le camping des cascades ou du Haut-Gélima, chez Marcel nous dit Sam. Ils viennent de le découvrir, et ça le mérite vraiment!
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Il n’y a personne, sinon la chienne qui attend que l’on prépare le barbecue. On s’installe au-dessus de la rivière, baignade, balade entre des arbres fruitiers jusqu’à la cascade plus haut, re-baignade.cascade
Un coup de fil à Marcel, qui est sans doute à Nouméa, pour prévenir et demander comment ouvrir les sanitaires : pas de souci, Marcel nous rappellera pour voir si tout se passe bien. Les emplacements sont enfouis dans la verdure, les arbres fruitiers. Quelques rochers, des buissons ou une dénivellation symbolisent les séparations, l’accueil est une petite cabane. Une autre idée du camping… P1060099_1
Nous laisserons l’argent dans une boîte avant de partir.
Nous sommes à Canala, le camping est sur le territoire de la Tribu de Haut-Gélima.
Le contraste est déjà frappant entre ces deux campings, les deux provinces et côtes – celle de l’est est plus escarpée, les collines tombent vers la mer-, les aménagements dans les villages etc.
Demain dimanche, départ à Lifou (les îles Loyauté), pour 5 jours.

Contrastes

mercredi, 12 mars 2014

Sydney : Transition de quelques heures, des pays d’Asie du sud-est et d’Indonésie vers la Nouvelle Calédonie.
Nous reviennent les questionnements utilitaires pendant nos déplacements:

    Où pourraient être les toilettes dans ce restau-bar -autre appellation au choix : warung, gargotte, …- dans lequel nous rentrons?
    Existe-il ce petit coin là ? Et comment demander si on ne le devine pas?
    Dans quel état sera-t-il?
    Et ici, ce large couloir brillamment éclairé, conduit-il au bureau du patron? Au bout, c’est plus vaste qu’un restau à Bira! Et non, ce sont les toilettes de l’aéroport de Sydney….
    C’est vraiment 25$ la barquette de fruits et les 2 thés? Et 14$ Le bock de bière ? Le budget de la journée + nuit dans les pays précédents.

Si un Martien ou E.T. quelconque était confronté à l’utilisation de nos toilettes modernes, et plus particulièrement à l’obtention d’un filet d’eau pour se laver les mains, s’il en a, il considèrerait cette épreuve comme :

    La preuve de la sophistication des pratiques sociales des hommes?
    Un test d’intelligence qui lui est imposé régulièrement?
    Le respect de pratiques tribales oubliées?
    Une des meilleures façons de lui faire perdre son temps et le mettre en rage?

Plus sérieusement, au moment de poser nos sandales en Nouvelle Calédonie, nous sentons bien que le contraste sera violent, et que nous serons sans nul doute déstabilisés! Nous avons lu dans l’avion un document « témoignages et documents », publié au début des années 2000: histoire du Caillou, bagne réservé aux criminels, aux communards etc., immigration contrainte de « voisins » hebridais, tahitiens et … indochinois pour le travail dans les mines, erreurs diverses des politiques et administrateurs, cicatrices des assassinats et/ou bavures etc.
Toutes ces communautés n’ont pas encore trouvé un terrain d’entente.

L’habitat du pays Toraja

jeudi, 6 mars 2014

Le tongkonan est l’un des traits très visibles et marquants de la culture toraja. C’est une haute et majestueuse maison traditionnelle aisément reconnaissable car les deux extrémités de son toit sont relevées. Selon notre guide Piter, cela représente les cornes de buffle ou la proue et la poupe d’un bateau, qui les a transportés ici.
Elle est faite en bois, sur pilotis; ce sont des gros troncs cylindriques et bien lisses qui supportent toute la structure et protègent des rats et crabes.
L’étage constitue la partie à dormir; des toutes petites fenêtres éclairent l’étage. La partie inférieure qui est ouverte sur les 4 côtés et est donc plus ventilée; c’est le lieu pour les repas mais aussi le repos en journée, et le stockage.

La maison et le grenier à riz

La maison et le grenier à riz

Le toit était fait d’un épais chaume mais progressivement, il est remplacé par de la tôle de couleur rouge brique, assez souvent.
Cette maison traditionnelle est tribale; elle appartient à la famille, au sens large, ne peut être vendue ni échangée; quand des travaux sont à réaliser, chaque membre de la famille apporte la contribution qu’il peut.
Sur le pilier porteur de la façade sont accrochées les cornes des bufles qui ont été tués au fur et à mesure des différentes cérémonies funéraires qui ont endeuillé la famille. J’en ai compté 45 sur un de ces piliers et il y en avait bien autant sur des piliers des côtés.

cornes de buffles

Le bois dans lequel le tongkonan est construit est un bois très dur et résistant. Le dessous du toit de chaume est fait en bambou.Selon Piter, certaines ont 500 ans et ce type de construction se retrouverait aussi à Sumatra et Kalimantan..

La façade est toujours orientée au Nord. Même si la populatioln toraja est essentiellement chrétienne, les croyances ancestrales animistes sont très présentes, tant dans la costruction de l’habitat que dans la vie quotidienne. Pour eux, le Nord étant dédié aux dieux, le Sud représente le paradis (l’enfer n’existe pas), l’Ouest la mort et l’Est la vie.. Les placentas des naissances de la famille sont enterrés entre les piliers, à l’ouest de la maison.
Tout le bois de la façade, comme des côtés est sculpté de dessins géométriques et de figures symboliques de buffles, de soleil, de riz et très représentatives pour le coq et le kriss. Le bois est d’un marron sombre et ces sculptures sont colorées dans les 4 couleurs traditionnelles et naturelles: le rouge, le jaune, le blanc et le noir. Les couleurs aussi ont un sens particulier défini par les croyances: le noir pour le deuil, le rouge pour le courage, le blanc pour la pureté, le jaune pour la carnation des dieux.
Le dessous de l’étage aussi est ainsi coloré.

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Face à chaque tongkonan, se trouvent des a’lang (=des greniers à riz) qui sont des constructions identiques mais en bien plus petit. Ils sont faits sur pilotis aussi; le premier niveau, ouvert sur les 4 côtés sert à recevoir les invités, la famille. L’étage sert à stocker le riz. Seules les femmes sont autorisées à remplir le grenier.

Partout, dans la pays toraja, nous avons vus ces tongkonans, y compris de construction récente. Il est manifeste que ce n’est pas seulement pour les touristes que quelques unes sont entretenues ais que cette tradition demeure très vivace.

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