Lao: 15 petits jours et puis s’en vont

Nous avons passé 2 semaines au Laos et effectué 5 principales étapes: le Mékong et quelques uns de ses abords, Luang Prabang, Pakse, le plateau des Bolaven et les 4000 îles. Outre les articles mis au fur et à mesure sur le blog, voici pêle-mêle quelques constats, impressions et interrogations:
1- Les Farangs (= les Européens, terme étendu aux touristes sans doute) ne sont pas toujours respectueux des modes de vie laotiens. Nos interlocuteurs locaux nous ont notamment parlé de la difficulté pour eux de voir les femmes s’exhiber en bikini et autres tenues légères. Ici, plusieurs générations vivent sous le même toit et bien souvent dans la même pièce; l’intimité du couple est donc toute relative. L’amour se pratique dans le noir, ou vite fait sous le sarong. La toilette et le bain se font, en sarong, à la rivière ou au point d’eau de la cour.
Les femmes sont vêtues de leur sarong généralement très sombre avec un liseré de couleur en bas. Cette jupe couvre leurs genoux; le haut du corps est habilé de T shirt ou chemisier mais pas de débardeur. La peau se dévoile donc assez peu.
Pour ces raisons, beaucoup d’hommes n’ont jamais vu leur épouse nue et réciproquement. Voir les femmes blanches se promener en bikini sur la plage ou dans la rue choque donc.
Lorsque ces constats m’ont été adressés, il s’agissait toujours de difficultés ou gêne pour les hommes laotiens à voir des femmes plus ou moins dénudées; mais jamais de l’avis des femmes. Je suppose que ce n’est pas plus confortable pour elles.

2- Les massages laotiens m’avaient été vantés mais, nous n’avons pas pris le temps d’une seule séance. Dommage! C’est terrible quand même d’être débordés, alors que nous sommes en grandes vacances! Nous sommes de passage à Bangkok et avons la flemme de visiter la ville; du coup, on s’est payé 2 séances de massage: 1h chacun de massage du corps entier et le lendemain une autre heure de massage des pieds et jambes. ça fait beaucoup de bien même si parfois ça fait aussi un peu mal!

3- Chez l’habitant ou en chambre hôtelière Resort (village vacances, bungalows)?
Aucun doute, même si nous n’avons goûté qu’une seule fois la 2ème solution qui coûte 5 fois plus cher. Même si le cadre du Resort en question est en effet très beau, on ne peut que regretter qu’ils en monnaient l’accès et en privent l’ensemble de la population. Nul n’a dit que la nature avait créé de si beaux lieux pour qu’ils deviennent marchands et ne profitent qu’à quelques uns.
De plus, la prestation, tant en termes d’accueil, convivialité qu’en ce qui concerne les menus ou apéros sont relativement limités (sur ce que l’on a vu ce soir-là). Par contre, un autre petit stop « resort » dans un très joli cadre fleuri était très agréable.
On vote donc massivement pour l’hébergement chez l’habitant, en guest house ou en homestay.

4- Nous avons beaucoup apprécié les qualités humaines et relationnelles des Laotiens:accueil, disponibilité, sourires, ouverture….Les quelques mots que nous avions appris ne nous ont évidemment pas permis d’engager de véritables conversations avec eux. Mais avec nos hôtes et guides qui parlaient anglais, nous avons pu discuter et vérifier combien ils sont serviables et intéressants. On a bien vu aussi qu’ils réfléchissent et ne veulent pas évoluer coûte que coûte dans le sens de la consommation forcenée, telle que nous la subissons, nous. J’ai le sentiment que ce tout petit pays de 6,8 millions d’habitants avance à son rythme en ayant le souci de préserver globalement son identité et sa marge de manoeuvre.

5- Sur le plan politique, il est difficile de savoir ce que pensent les Laotiens du pouvoir en place et des perspectives de changement. Dans beaucoup de villages, nous avons vu flotter 2 drapeaux aux fenêtres des maisons: les bleu-banc-rouge avec le cercle blanc au milieu et le rouge et orange avec la faucille et le marteau.

6- Beaucoup de plastiques jonchent les fossés, trottoirs et abords des villes et campagnes. Malgré cela, nous pouvons penser que la prise de conscience est en route car sur le plateau des Bolaven, nous avons vu une cohorte de lycéénnes et lycéens en uniforme qui arpentaient le bord de la route principale  et ramasseaien les déchets dans de grands sacs plastiques. Les endroiuts où ils étaient déjà passés se voyaient immédiatement.  De telles démarches peuvent sans aucun doute porter rapidement leurs fruits.

7- Négocier? Les différents bouquins qu’on a lus indiquent que tout se négocie et que c’est tout un art! Nous ne sommes certainement ni des artristes -ça, on le savait déjà-, ni des négociateurs -ça, on le savait plus encore-. Parfois, nous avons tenté, divisant le prix par 2 et avons obtenu une réduction. Mais dans des lieux, comme la station de bus, l’idée ne npous est même pas venue de négocier.

8- Le vaste monde est bien petit. Nous avons fait la visite de l’exploitation de M. Vieng, puis la rando d’une journée, en compagnie de Pauline, une jeune voyageuse solitaire. Nous marchions depuis un  petit moment déjà quand je me suis rendue compte qu’un détail de sa tenue avait quelquechose d’un peu bizarre dans ce contexte. En effet, elle portait la traditionnelle casquette qui a sur le côté droit la pub pour Le télégramme et sur le côté gauche, celle pour les Vieilles charrues. Au fil de nos échanges, j’ai appris qu’elle avait fini il y a peu sa formation d’orthophoniste et vivait à Toulouse. Pour un peu, elle aurait aussi connu Oanès! Mais non!

Un petit pays bien sympathique où il y aurait encore beaucoup de choses à voir et de bon temps à passer.

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